SUZOR-CÔTÉ, Marc-Aurèle de Foy : 1869 - 1937 - Académie royale des arts du Canada

Glisser la souris sur les oeuvres...

Marc-Aurèle de Foy Suzor-Côté (6 avril 1869- 29 janvier 1937) est un peintre et un sculpteur québécois. Natif d'Arthabaska, il participe à la décoration d'églises dès 1887 avec le peintre Maxime Rousseau. Il réalise des œuvres pour Wilfrid Laurier. Suzor-Coté est un disciple de Joseph Chabert.

Influencé par l'impressionnisme, il voyage plusieurs fois à Paris avec son ami Joseph Saint-Charles. Il suit des cours de chant à l'École des beaux-arts de Paris et au conservatoire de Paris. Ayant subi une opération à la gorge, il doit se tourner vers la peinture et la sculpture, et étudie aux académies Julian et Colarossi.

Étudiant à l'École des beaux-arts de Paris et aux académies Julian et Colarossi, il produit alors un nombre élevé d'académie, peut-être une centaine. Ces académies rencontrent les exigences imposées aux étudiants par les Beaux-Arts. De plus, à cette époque il côtoie le sculpteur alors très en vue, Auguste Rodin. Au Québec, ce sculpteur est rejeté pour la nature osée de ses œuvres. Aussi, c'est sans doute à cette époque que Marc-Aurèle Coté produit ses six "Études de femme", études qu'il déclara par la suite avoir fait de mieux (La Presse, 30 novembre 1922).

À cette époque, une de ses œuvres, est le Grand Nu, une académie d'une amie d'Auguste Rodin. Qui était cette amie d'Auguste Rodin montrée à cette académie? Camille Claudel? Cette amie sculpteure et inspiratrice de Rodin et maîtresse de ce dernier? On ne sait. Conçu selon les normes de l'académisme, ce Grand Nu est peut-être une des six "Études de femme". Car l'académicien Marc-Aurèle Coté s'était alors donné d'obéir aux préceptes des grands maîtres de la Renaissance, des Raphaël, Leonardo da Vinci et Michel-Ange. Par la suite cette académie de Suzor-Coté, académie d'une amie d'Auguste Rodin, est disparue de la scène publique. Lors du retour du peintre au Québec, les nus académiques produits par Suzor-Coté ont alors fort probablement rejoint le coin aux oubliettes des articles de toutes sortes garnissant son atelier d'Arthabaska. Cet atelier fut construit vers 1895. Un visiteur du temps, M. Jean Chauvin, nous donne une brève description de cet atelier qui était garni ..."des mille choses singulières, brocantées au hasard des voyages, amassées au long des années, le tout tenant à la fois du petit musée et de bric-à-brac".

Il revient au Québec en 1907 et s'installe à Montréal. Aujourd'hui, Suzor-Coté est reconnu pour l'envergure et la variété des sujets qu'il traita dans sa carrière de peintre. De plus, la majorité de ses œuvres furent marquée du courant impressionniste alors à la vogue au Québec. Certains évaluent le nombre de ses œuvres à plus de 1500. Il est reconnu pour ses rendus de sujets d'histoire du pays, tel en particulier pour la scène de la venue de Jacques Cartier à Stadaconé, œuvre intitulée Jacques Cartier rencontre les Indiens à Stadaconé en 1535. Offerte à l'origine au gouvernement du Canada qui la refusa, cette œuvre est aujourd'hui propriété du musée national des Beaux-Arts du Québec. Aussi, il peut être qualifié de chantre de l'épopée de la Nouvelle-France et historien du Canada. Un nombre élevé de ses toiles illustrent des scènes de la vie quotidienne des gens rencontrés dans son Arthabaska natale, pays qu'il chérira toute sa vie. Avançant dans la carrière, il se consacrera à la création de nus impressionnistes d'amies qu'il aimera qualifier de "cousines". Plusieurs de ces nus impressionnistes rappelleront les académies produites à Paris.

Au total, il fut l'un des peintres canadiens les plus importants des débuts du xxe siècle. Le 4 décembre 1929, le journal La Presse rapporte ..."Suzor-Coté est le peintre national par excellence"... Le critique d'art Morgan Powell souligne ..."ses paysages ont une richesse, un immensité, un sens des grands espaces...Quand je je compare une de ses scènes de forêt aux prétendues études forestières du Groupe de Sept, j'ai l'impression de comparer un géant à un pygmée"....

À la veille de ses 58 ans, le matin du 20 février 1927, Suzor-Coté est victime d'une attaque d'apoplexie qui l'oblige à cesser ses activités créatrices. Au mois de janvier 1929, Suzor-Coté part pour la Floride en compagnie de Mathilde Savard, son assistante-infirmière. Il s'établit au 29 de la rue Ocean Avenue à Daytona Beach. Visité par son ami d'enfance Armand Lavergne, ce dernier nous rapporte ..."je fus stupéfait lorsque j'entrai dans son appartement à Daytona. ...sous l'initiative de son assistante Mathilde, tout avait été peinturluré avec les couleurs les plus disparates et les plus choquantes: le bleu et le rouge se mêlaient au vert et au jaune... quant j'entrai dans sa chambre, les deux bras m'en tombèrent. Suzor trônait dans un immense lit de couleur moutarde décoré de toutes les couleurs de la création.. "

Le 28 novembre 1933, Suzor-Coté épouse son assistante-infirmière, une femme qui fut le pinson du foyer. Le couple mène une vie sociale très active malgré le handicap physique dont l'artiste est affligé. Elle partage l'entrain, la désinvolture et l'esprit de liberté qui caractérise l'artiste. Jusqu'à la fin, Suzor-Coté entretient l'illusion de pouvoir un jour reprendre sa production. Son décès le 29 janvier 1937 fut à l'image du foyer que son épouse avait créé, une image dont Suzor n'était pas étranger.

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