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FERRON, Marcelle : 1924 - 2001

Marcelle Ferron naît à Louiseville, en 1924, dans une famille bourgeoise. Elle n'a que sept ans lorsque sa mère meurt. Son père, notaire de profession, assure l'éducation de toute sa famille de façon très libérale.

Marcelle Ferron souffre à trois ans d'une tuberculose osseuse ; Ses fréquents séjours à l'hôpital forgent son caractère indépendant, sa fougue et son amour de la vie. Elle traînera toute sa vie les séquelles de cette maladie.

Elle s'inscrit à l'École des beaux-arts de Québec, mais insatisfaite des réponses que l'on apporte à ses questions sur l'art moderne, elle abandonne ses études avant la fin de sa formation.

Suite à une rencontre révélatrice avec Paul-Émile Borduas, elle se joint en 1946 au groupe des automatistes. Peu de temps après, elle expose ses oeuvres une première fois à la Librairie Tranquille, puis une autre fois avec son ami Jean-Paul Mousseau. Elle commence à se faire remarquer dans le monde des arts.

En 1953, elle se sépare de son mari René Hamelin et part seule pour la France avec ses trois filles. Elle y séjournera 13 ans, dont la grande majorité à Clamart, en banlieue de Paris, où elle loue une maison et y installe son atelier. C'est une période très fertile. Elle pose les bases de sa carrière de peintre et expose un peu partout en Europe.

Sa rencontre avec le verrier Michel Blum marquera un tournant dans sa vie. Le travail du verre lui permettra d'explorer à fond la lumière et les couleurs qui constituent déjà le fondement de sa peinture. Elle s'associe à la firme Superseal de Saint-Hyacinthe et met au point une méthode permettant de construire des murs de lumière en insérant des plaques de verre coloré entre deux parois de verre transparent.

Elle se consacre alors intensément au travail du verre. Sa première réalisation est une murale pour l'Expo 67, mais celle qu'elle a créée pour la station de métro Champ-de-Mars la fera connaître et apprécier de tous les Québécois. Par ailleurs, plusieurs édifices publics s'enrichiront de ses verrières ; citons, entre autres, le Palais de justice de Granby et l'hôpital de Trois-Rivières. Des églises et des édifices gouvernementaux sont ornés aussi de ses verrières grandioses et lumineuses.

Marcelle Ferron participe à toutes les expositions des automatistes, notamment à la rétrospective unanimement saluée par les critiques Borduas et les Automatistes au Grand Palais à Paris, en 1971. Son oeuvre est présentée en Europe et aux États-Unis dans nombre d'expositions collectives comme L'Exposition des Surindépendants et Le Salon des Réalités nouvelles en 1956, l'exposition Antagonisme au Louvre en 1960, et au Musée d'art moderne de la ville de Paris, en 1962 et en 1965.

Ses tableaux font l'objet d'une bonne trentaine d'expositions spéciales au Québec et au Canada, ainsi qu'à Paris, à Bruxelles et à Munich. En 1970, le Musée d'art contemporain de Montréal présente une rétrospective de ses oeuvres, initiative qui est rééditée en 1972 au Centre culturel canadien à Paris.

Première femme à recevoir le prix Paul-Émile Borduas de la province de Québec en 1983, Marcelle Ferron est aussi récipiendaire de plusieurs prix et de diverses bourses, tels la bourse du Conseil des arts du Canada (1957), le prix du Musée des beaux-arts de Montréal (1960) la médaille d'argent de la Biennale de Sao Paulo en 1961, le prix Philippe-Hébert de la Société Saint-Jean-Baptiste (1976), et l'Ordre national du Québec en 2000.

Elle est décédée le 20 novembre 2001 à Montréal.

Ces oeuvres font parties de collections publiques canadiennes au Musée des beaux-arts de Montréal, au musée du Québec à Québec, à la Galerie Nationale du Canada à Ottawa, au Musée d'Art Contemporain de Montréal, à la banque du conseil des arts canadiens et au Musée Stedelijk à Amsterdam.

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